Deux ans après la prise de pouvoir par les Talibans en Afghanistan, la liberté des femmes meurt

Les Talibans célèbrent le deuxième anniversaire de leur " conquête " de l'Afghanistan ce 15 août 2023.

Alors qu'ils avaient promis de garantir la liberté des femmes, se présentant comme des " Talibans 2.0 ", les nouveaux dirigeants de l'Afghanistan mettent en grave danger les droits des Afghanes. Cette image plus modérée avait pour seul objectif de se faire accepter par la communauté internationale après leur prise de pouvoir le 15 août 2021, profitant du départ des Américains.

Le nombre d'interdictions et de restrictions concernant la gente féminine n'a fait qu'augmenter depuis leur retour au pouvoir. Les filles et les femmes ont notamment l'interdiction d'étudier, de se rendre dans des lieux publics (jardins publics, piscines, gymnases) et de travailler dans la plupart des secteurs. Leur liberté de mouvement et de réunion est également très restreinte. Elles ne doivent se montrer que couvertes de la tête aux pieds par un voile islamique, ne laissant apparaître que leurs yeux.

Cette situation a également de graves conséquences sur la santé mentale des femmes, avec de nombreux cas de dépression. Beaucoup de filles ou de femmes, forcées de rester à la maison, sans avenir, auraient déjà tenté de se suicider.

Pour les soins, les femmes ne peuvent en recevoir que de la part d'autres femmes. Mais celles-ci n'ont plus accès à l'université pour suivre des études de médecine, ce qui entraîne une grave pénurie de femmes médecins et de sages femmes, mettant en péril la santé et la vie des Afghanes.

La fermeture récente des salons de beauté, l'un des derniers espaces où les femmes pouvaient se rassembler, a fait perdre leur emploi à environ 60 000 femmes. Certaines employées représentaient le seul pilier financier de leur foyer. 

Une résistance civile existe avec des manifestations de femmes, souvent le visage couvert, qui crient leur protestation et leur désespoir dans les rues. Cependant, ce mouvement est sévèrement réprimé.

Une divergence au sein du pouvoir Taliban est à relever au sujet de la ligne à suivre. Certains souhaitent plus de souplesse et de compromis avec la communauté internationale, prêts à prendre position en faveur du droit des femmes à l'éducation. Les autres, les Talibans historiques menés par l'émir Haibatullah Akhundzada, sont partisans d'une application stricte de la charia. Mais, officiellement, le mouvement reste uni, n'offrant aucune perspective d'amélioration de la condition féminine. 

Lily REY

Sources : France 24, Le Parisien, La Dépêche, CNN, BBC, Le Figaro


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